Bulletin Municipal de la Commune de Plassay
2 Né il y a des millénaires, ce cadeau fruité trouve ses origines en Asie du Sud-Est puis arrive en Sicile aux XI et XII siècles au moment des croisades. Il devient vite très prisé par l’élite Italienne mais il s’agit d’un fruit de luxe car il est difficile à conserver. Le fruit se mange alors en confiture et sa plante sert à produire de l’eau de fleur d’oranger et de l’huile essentielle. Les oranges ne se plaisaien t que dans le bassin méditerranéen et les moyens de transport n’étaient pas assez rapides pour les acheminer jusqu’en France sans qu’elles ne se gâtent. A la fin du XV ème siècle c’est l’arrivée de l’orange douce, celle que nous mangeons aujourd’hui. A Paris en 1496, le jardinier du roi Charles VIII décide alors d’acclimater et de cultiver les arbres dans des caisses remisées l’hiver, dans les serres des cours princières appelées « orangeries ». A l’époque, il s’agissait de grands bâtiments clos, chauffés, orientés plein Sud et qui accueillaient pendant la période hivernale tous les agrumes et autres végétaux craignant le froid. L’orange récoltée à l’aube de l’hiver n’était consommée que par les aristocrates et était considérée comme un fruit de luxe en grande partie inconnue des « gens du peuple ». Entre les XVIII et XIX siècles, les rites de Noël vont se répandre et l’on commencera à acheter à l’unité des oranges aux marchands ambulants venus d’Espagne et d’Italie. Pour les familles peu fortunées, c’était souvent le cadeau de Noël des enfants qui n’en voyaient pas le reste de l’année. Seuls les enfants sages recevaient dans leurs souliers une orange, les autres devaient parfois se contenter d’un morceau de charbon. Beaucoup d’entre eux ne connaissaient pas ce fruit et croquaient dedans à pleines dents. Les pelures étaient conservées précieusement dans un mouchoir pour en prolonger le parfum. A la fin du XIX siècle, la révolution industrielle modifie le quotidien des français. Chemins de fer, grands magasins et industrialisation font baisser le prix des produits considérés comme luxueux, et les familles modestes peuvent enfin acheter plus d’ora nges. Elles ne coûtent que quelques centimes alors que le salaire d’un bon ouvrier est autour de 3 francs. Ce mets rare se démocratise et devient banal dans les années 50. Une multitude de cadeaux viennent éclipser ce fruit exotique par son origine, sa couleur et sa saveur, symbole de soleil en plein hiver. Bien difficile aujourd’hui pour une orange de rivalise r avec les jouets et gadgets électroniques ! Pour créer une véritable atmosphère de Noël, on continue d’utiliser des oranges en décoration. Une orange piquée de clous de girofles dégage une odeur enivrante d’épices et fait planer une atmosphère festive pendant le reste de l’année. Et pour faire patienter petits et grands avant l’arrivée du Père Noël, on dégustera un jus d’orange chaud parfumé de cannelle, d’anis, de muscade et de clous de girofles. L’orange de No ë l L’orangerie de Versailles Par Josiane Ménard
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExNjQ=